Le labyrinthe de la réalité

Si on retrace l'histoire de l'humanité, on se rendra vite compte que les plus grands accomplissements se sont faits grâce à la mise en commun des forces. L'homme préhistorique n'aurait pas pu survivre seul, la prise de la Bastille n'aurait pas pu se faire...Bien d'autres exemples peuvent être cités.

Pourtant, à l'image d'Abel et de Caïn, une certaine partie des humains voient avant tout leur propre intérêt et sont prêts à sacrifier leur propre frère. Il n'est donc pas si étonnant que de tels comportements se retrouvent à l'heure actuelle. Le monde semble donc toujours déchiré en deux parties, celle qui veut aimer et partager et celle qui veut commander. 

L'une ayant du mal à coïncider avec l'autre, l'humanité se sépare en deux avec des frères qui s'entre-déchirent. Je me pose parfois la question de la réelle nature humaine mais si deux cas de figures étaient possibles ? Nous pouvons observer des personnes qui aiment donner, aller vers les autres, faire preuve d'empathie et d'autres qui fonctionnent selon leur propre intérêt, utilisant si elles le peuvent les dons des autres.

Monde humain ou inhumain ? Tout dépend dans quelle catégorie on se trouve ! L'individualiste ne souffre pas de la situation puisqu'il cherche avant tout la satisfaction personnelle. L'empathique par contre ne comprendra pas le mode de fonctionnement de l'autre. Incompatibles ? Là n'est pas la question puisque nous devons tous cohabiter.

Le problème est le profond déséquilibre dans les relations entre les individus. Lorsque l'individualiste parle à l'empathie, entre dans uen relation avec lui, leur différence va créer un malaise. Les dysfonctionnements vont alors commencer dans cette société.

En observant le comportement des individus, j'avais pu constater que l'empathie perdait du terrain au profit d'un individualisme incroyable. Egoïsme et manque d'intérêt étaient au programme. Combien étaient passés devant ce SDF sans même le regarder ? Combien avaient vu chuter une personne sur la neige sans se soucier de savoir si elle allait bien ? Combien doublaient à la caisse, bousculaient dans les magasins, travaillaient comme des robots sans émotion...

Pourtant, je suis là et je me dit que le monde ne tourne pas rond. On le sait, on le ressent et on en souffre au travers du stress, de l'angoisse ou de la dépression. Pourtant on continue dans le même schéma même s'il ne correspond pas aux humains. Mais pourquoi ??? Avons-nous peur de laisser parler nos coeurs ? Faut-il renier toutes les émotions pour survivre ?

Faire preuve d'empathie est bénéfique pour tous. Partager les émotions, un instant de vie avec l'autre permet de s'arrêter dans notre course folle pour revenir à l'essentiel. Si la race humaine est étendue, c'est probablement parce que l'homme seul ne pourrait pas survivre. L'empathie représente ce partage nécessaire au bien-être commun. Notre humanité est liée à cette empathie car sans elle nous ne sommes plus.

On me dit que bien sûr l'empathie est toujours là, c'est ce qui fait l'humain. Alors j'ai envie de dire "Regardez ce que l'humain fait !". Ses frères se meurent mais il ne réagit pas, la faim, la misère ou le désespoir ne le font même pas ciller. Les guerres sont devenues monnaies courantes et les victimes collatérales un aléa de la vie. La maladie ou la mort ne provoquent plus rien...ou presque. Seules les catastrophes naturelles ou actes terroristes réveillent cette empathie comme si on voulait conjurer le sort mais ne faudrait-il pas pratiquer l'empathie au quotidien ?

J'ai l'impression que les gens se rassurent en se disant qu'ils sont empathiques mais dans les faits, leur comportement est bien souvent loin de cet élan.

Je me suis toujours intéressée aux humains, à leur mode de fonctionnement, à leur but, leurs envies. Puis je me suis rendue compte des dysfonctionnements de la société puisque les interactions entre les individus sont bien loin de satisfaire tout le monde. Les échanges sont souvent source de frustraton, de stress, de tristesse...

Observant les rites, les usages, je me suis vite rendue compte que j'étais une humaine bien différente. Tout fonctionne selon des règles implicites que je ne connais pas. Je n'ai pas envie d'avoir un mode d'emploi pour vivre, je veux juste être, mais ce n'est pas aussi simple...

Il faut respecter un monde de fonctionnement qui laisse de côté une partie de la population. Il faut essayer de se fondre dans le moule de gré ou de force. Mais je n'y parviens pas, ma nature humaine reprend le dessus et j'ai de nouveau envie d'être moi. Alors je reste dans ma grotte.

Mais l'ours que je suis ne peut s'empêcher d'imaginer le monde s'il avait su garder toute son humanité. Alors j'ai envie de me pencher sur les exclus de la société. Ce ne sont pas tous des marginaux, loin s'en faut ! Sensibles, empathiques, fragiles ou tout simplement différents, ils n'ont pas été approuvés par la société qui ne cherche qu'un seul type d'individu. Alors ils sont à part, tout comme moi je l'ai été, classée comme atypique. Aujourd'hui j'ai décidé de ne pas particper à cette masquarade au risque de rater la porte de la sociabilité. Je ne fonctionne pas selon les gains, le pouvoir et toutes ses choses qui font que les gens s'aiment et s'apprécient faussement.

Dans ma grotte, je mets en lumière mon monde. Ces personnes pleines d'émotions, d'espoir et de courage qui ont la volonté de partager avec l'autre. Alors je suis de ces humains ! Ils m'offrent de quoi me faire sourire, croire qu'un autre mode de vie est possible. Inspirations magnifiques, je me plairai à écrire sur ces nouveaux humains...

Empathiques, personnes avec une image de soi écornée par la société, oubliés du monde ou autres désespérés font partie de mon univers. Vous pourrez les découvrir au fil de mes créations humaines.

Lorsque la famille Empathie arrive à Liberty, les dons de chacun des membres vont attirer l'attention. Louise ou William sont capables de faire beaucoup en matière d'empathie. Cécile et Richard, leurs parents ne sont pas en reste et peu à peu la ville se transforme en un univers plus agréable. Le don de soi et le partage sont tels chez ces personnes uniques qu'elles offrent bien plus qu'un petit moment. Il s'agit d'un véritable élan vers les autres.

Les habitants vont donc essayer de prendre exemple. Une si belle inspiration devrait les pousser à répandre l'empathie dans toute la ville. Ils découvrent alors la complexité de cette tâche car une pure empathie est très difficile à obtenir. Sympathie et compassion la remplacent bien souvent.

Devant autant de difficultés à donner réellement de l'empathie, nombreux sont ceux qui vont abandonner. D'autres ne s'en soucient même pas, trop occupés à leur accomplissement personnel. Ceux qui ne sont pas les heureux bénéficiaires de l'empathie de cette famille unique vont finir par rejeter cette idée.

De son côté, la famille Empathie commence à être touchée par l'individualisme. Le manque d'empathie de la plupart des habitants va miner leur moral et ils auront bien du mal à faire face. Devant l'ampleur de la tâche, ils pourraient bien abandonner.

Les habitants de cette ville pourraient bien se retrouver seuls face à eux-mêmes. Les émotions auraient-elles encore le droit d'exister ? Que serait la société dans une totale ignorance de l'autre ? Les humains pourraient-ils survivre ?

Lorsque chacun pensera que le monde est perdu...l'espoir rejaillira t-il ?

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